Alix et Anne Gaelle

La trisomie 21, un choix pour une vie

A travers cet article, je vais vous faire part du choix le plus difficile que j’ai dû prendre. En effet accepter la trisomie 21, c’est un choix pour la vie mais c’est surtout un choix d’amour.

La trisomie 21 : le droit d’interrompre.

Après avoir passé un weekend terrible à en vouloir à la terre entière, nous nous sommes rendus à l’hôpital pour discuter de la suite de la grossesse. Nous avons été reçu par la sage-femme du DAN. Au cours du rendez-vous, elle nous explique que deux choix s’offrent à nous. Le premier choix est de continuer la grossesse avec une surveillance accrue du bébé. Puis vient l’annonce du second choix qui aura l’effet d’un coup de tonnerre dans nos vies. La sage-femme nous dit que la loi française permet l’interruption de la grossesse quel que soit le stade en cas de trisomie 21. Je suis resté sans voix.

Une décision difficile, la traversée des ténèbres.

Nous sommes rentrés avec la possibilité de tout arrêter. J’ai vu à cet instant l’opportunité de sortir de ce cauchemar. Le droit de dire je ne suis pas capable. Une occasion de ne pas subir le regard des gens. Par ailleurs, tout était prétexte à l’arrêt de la grossesse. En effet, si la loi le permet c’est que c’est difficile pour les parents. Voilà en quelques lignes mes pensées égoïstes. Malgré cela, ma femme a toujours été prête à accueillir et aimer cet enfant. La trisomie 21 ne pouvait changer son choix pour la vie. Par ailleurs, pour interrompre la grossesse, il faut accoucher d’un enfant à qui on a au préalable arrêter le cœur par une injection. Malgré un suivi avec la psychologue de l’hôpital, nous ne pouvions nous empêcher d’être triste. Bien évidemment, nous ne nous sommes pas accordés sur la décision finale.

L’amour malgré la trisomie 21; une option pour la vie

A la suite d’un weekend de réflexion, nous nous sommes mis d’accord sur le chemin du retour. En effet, par amour ma femme a fait le choix de mettre fin à cette grossesse. Cependant je n’ai cessé de chercher des informations sur la vie d’un enfant trisomique. Je n’ai rien trouvé hormis des associations qui m’ont orienté vers leur psychologue. Je n’étais pas satisfait de mes recherches, je n’avais toujours pas de réponse à mes questions. Par ailleurs, quelques jours avant de rendre notre verdict, nous avions un dernier rendez-vous. En effet, grâce à la directrice de ma femme, nous avons eu un rendez-vous  à l’institut Jérôme LEJEUNE. Notre décision étant prise, ma femme ne souhaitait plus se rendre à cette entrevue. A contrario, j’ai fait des pieds et des mains pour y aller. Lors de cet entretien, nous avons rencontré le docteur M. Le médecin a pris deux heures pour nous écouter et répondre à nos questions. Nous sommes sortis de son bureau avec une joie de vivre. Le bonheur était de nouveau présent dans nos vies. La décision était prise, nous allions dire oui à la vie, oui tu es différente mais qui ne l’est pas?