Triste réalité

Un face à face terrible avec la réalité : Ma fille a une trisomie 21

Un examen pour écarter la trisomie 21

Mon épouse et moi sommes de retour le vendredi matin à l’hôpital Trousseau. Nous voilà repartis pour une nouvelle échographie. Bien évidement nous ne pensions pas que celle-ci aller durer deux heures. En effet le médecin ne laissait passer aucun détail. A la fin de l’examen, elle nous dit qu’il pourrait y avoir plusieurs causes. La trisomie 21 était l’une d’entre elle. A cela nous pouvions ajouter comme cause le cytomégalovirus ou encore notre origine ethnique qui aurait été pour nous la meilleure des causes. Le lundi qui suivait nous rencontrons le médecin du DAN avec qui nous avons pu écarter certaines hypothèses. Il n’en resta que deux causes dont une qu’il fallait écarter à l’aide d’un examen pouvant nuire au bébé. Il s’agit de l’amniocentèse. Nous avons pris une bonne semaine avant de nous décider à faire cet examen.

Le dépistage de la trisomie 21

A la veille de l’examen, le doute s’emparait de moi. Ma femme était plutôt sereine. En même temps elle le faisait aussi un peu pour moi. Oui moi qui voulait le faire le jour même où l’on nous a annoncé que cela allait être fait. Moi qui voulait foncer tête la première sans réfléchir. En effet après réflexion, la décision de faire l’examen est bien difficile. Cependant nous avons décidé ensemble de le faire pour pouvoir écarter la trisomie 21 ou se préparer à y faire face. Enfin se préparer cela reste plus facile à dire qu’à faire. Nous nous présentons donc au service du DAN pour faire l’amniocentèse avec la gynécologue. Je n’ai pas pu y assister, je pense plus pour me préserver. Le médecin pique au niveau du ventre pour prélever du liquide amniotique sous le contrôle de l’échographie pour ne pas toucher le bébé. Cela était rapide. Mon épouse est ressortie avec un petit pansement sur le ventre. Nous devions juste surveiller qu’il n’y ait pas trop de contractions. Nous sommes donc rentrer chez nous avec l’espoir que le résultat soit positif.

Un vendredi inoubliable

Deux jours après l’amniocentèse, nous savions que nous allions recevoir le résultat de l’examen. La matinée passait lentement. Nous passions notre temps à trouver des occupations. Nous avons passé pas mal de temps à prier pour avoir une bonne nouvelle. Je commençais à me mettre à la cuisine quand le téléphone sonna. C’était la sage-femme qui était à l’autre bout du fil. Ma femme mis aussitôt le haut-parleur. Elle ne passa pas par quatre chemin, elle nous annonça de but en blanc qu’elle était désolée mais que suivant les résultats notre fille est porteuse de la trisomie 21. Elle nous dit encore une fois qu’elle était désolée et que nous nous verrons lundi pour discuter du futur de notre bébé. A la suite de cette annonce j’ai cru faire une chute de plusieurs étages. Aussitôt ma sidération laissa la place à une colère qui dépassait l’entendement. Je trouvais que cela était trop injuste pourquoi nous. En effet je l’avoue que c’était pourquoi nous c’est à dire ma femme et moi et non pourquoi elle (ma fille). Ma femme est restée sidérée.

Une annonce difficile à accepter : ma fille est porteuse de trisomie 21

A la suite de cette annonce je ne pouvais même plus regarder le ventre de ma femme. Ma colère n’était pas envers ma femme, ni envers notre enfant. Je me suis mis en colère contre Dieu. Pour moi il n’y avait pas moyen de trouver un autre coupable. C’était de mon point de vue le seul responsable. Nous avons pris notre courage à deux mains et avons informé nos proches qui attendaient les résultats. Cette annonce eut l’effet d’une bombe. Nos proches étaient pris entre sidération et tristesse. Certains d’entre eux devenait irrationnel avec la tristesse. Nous avons eu des propositions qui m’ont rendu encore plus en colère. Au lieu de trouver du réconfort ces appels ont attisé ma colère. J’étais accablé de douleurs et de colère et nous proposer de voyager pour venir faire la fête était la pire des choses que j’ai pu entendre à ce moment-là. J’étais comme un lion en cage, tout mon être avait envie de crier tellement cette douleur était grande. Puis arriva enfin cet instant où mon regard se posa sur le ventre de ma femme. Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon cœur.